Une part de l’énergie frigorifique va servir à refroidir (et donc assécher) l’air extérieur jusqu’à la température de consigne des meubles frigorifiques, de la chambre froide, des ateliers de boucherie, …

Cette part d’énergie peut être élevée dans l’ensemble du bilan frigorifique si cet air est chaud et humide.

Ainsi, dans un projet de conception ou de rénovation conséquent, il sera important de respecter une certaine hiérarchisation des priorités :

  • L’implantation des zones “froide” par rapport au contexte externe (l’orientation du bâtiment, présence d’autres bâtiments ou pas , milieu rural ou urbain, ..).

 

  • L’implantation des zones “froide” par rapport au contexte interne (présence d’apports internes tels que fours, rôtissoires, … à proximité directe des chambres froides, des ateliers de boucherie, des meubles frigorifiques, …).

 

  • Le confinement des zones “froide” par rapport aux zones adjacentes (chambre fermée, chambre semi-fermée, meuble frigorifique ouvert, …).

Contexte externe

L’implantation des zones “froide” dans le commerce par rapport à l’orientation du bâtiment est primordiale dans le sens où on peut maîtriser l’impact des apports solaires de façon plus simple. Par la même occasion, on pourra placer, dans les limites de faisabilité (autorisations urbanistiques, voisinage, …), les condenseurs côté nord. Le placement des condenseurs sous abri de préférence le long des façades nord permet de naturellement lui procurer de l’ombre.

Condenseur à l’ombre d’une façade (orientation nord).

Contexte interne

L’implantation des zones “froide” dans le commerce par rapport aux zones dites “chaudes” doit être prise en compte. L’influence directe des zones, l’une par rapport à l’autre, risque de compromettre le bilan énergétique par une destruction de l’énergie (on chauffe et on refroidit en même temps dans la même zone). Il faut donc, dans la mesure du possible, éloigner les sources chaudes des zones froides.

Confinement

Les zones non accessibles au public

Même si les zones froides sont bien positionnées par rapport à l’environnement externe et interne, il va de soi que leur confinement est impératif et permet de réduire de manière appréciable les besoins frigorifiques. L’idéal réside dans le choix d’une isolation performante des parois délimitant la zone “froide” par rapport aux autres zones de vente dites “chaudes”.

Le confinement des zones non accessibles au public peut être facilement obtenu sachant que :

  • la conception des parois “sandwich” est maîtrisée par les fabricants;
  • les accès entre les zones (réserve générale et chambre froide par exemple) peuvent être contrôlés efficacement par des portes étanches munies de joints performants et gérés par des alarmes.

Sécurité de porte de chambre frigorifique.

Si cela ne gêne pas l’utilisation, une zone tampon ou un sas avec des portes-va-et-vient peut être créé devant les portes des frigos pour disposer d’un espace qui aurait une température moyenne et une humidité relative plus basses.

Exemple.

Soit une chambre froide négative de dimensions intérieures : L = 4 m, l = 4 m, h = 3 m.
L’air intérieur a les caractéristiques suivantes : t° = -18°C, HR = 50 %.
La chambre est “sollicitée” pendant 8 h/jours.
Il y a 10 interventions par heure; pendant chacune d’elle, la porte est laissée ouverte pendant 10 secondes.

L’air extérieur a les caractéristiques suivantes : t° = 35°C, HR = 90 %.

Avec cette utilisation, il y a un renouvellement de 15,7 volumes par jour. L’énergie nécessaire pour refroidir et assécher l’air par les ouvertures de portes est de 40,5 kWh par jour (pendant la période d’utilisation).

Avec une meilleure implantation, l’air extérieur a les caractéristiques suivantes : t° = 22°C, HR = 50 %.

Avec cette utilisation, il y a un renouvellement de 12 volumes par jour. L’énergie nécessaire pour refroidir et assécher l’air par les ouvertures de portes est de 13,4 kWh par jour (pendant la période d’utilisation).

Soit une économie de (40,5 – 13,4) = 27,1 kWh/jour.

Avec un COP global moyen de 2,5 et un prix moyen de 0,11 € du kWh, cela représente une économie de (27,1 [kWh] / 2,5) x 0,11 [€] x 260  [jours], soit 342 € par an pour une seule chambre froide.

À cela, il faut ajouter le gain d’énergie électrique pour les dégivrages (environ 6,3 kWh).

Les zones accessibles au public

Il n’en va pas de même pour les zones accessibles aux clients (comme les self-services dans les superettes, les super et hypermarchés). On tentera de minimiser les échanges de chaleur entre les zones “froides” et “chaudes” par le confinement.

Le confinement idéal des denrées alimentaires, tant au niveau thermique qu’énergétique, s’impose de lui-même :

  • par l’adaptation du concept de chambre frigorifique au grand public (parois isolées);
  • par la réduction des échanges thermiques au niveau des accès.

Il va de soi que le confinement se réalise au détriment du confort des clients.

“Quoique ? Une petite laine ne ferait-elle pas l’affaire en été”?

   

  • Meuble frigorifique ouvert.
  • Confinement et isolation légère (double vitrage).

Confinement et isolation importante (enceinte opaque).